
Après plus de deux années de conflit intense entre Israël et le Hamas, Gaza se trouve à un tournant avec la conclusion d’un accord de cesse‑le‑feu négocié entre les parties, ouvrant la porte à une brève accalmie dans une situation déjà dramatique. Selon les termes de cet accord, des convois humanitaires sont prêts à entrer massivement — des centaines de camions transportant nourriture, médicaments et fournitures médicales — afin de répondre à l’urgence humanitaire, notamment dans les 60 jours qui suivent l’entrée en vigueur du cesse‑le‑feu.
Malgré cet accord, les bombardements israéliens persistent dans certaines zones du territoire, provoquant la mort d’au moins 25 Palestiniens depuis l’aube dans l’ensemble de la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé local. Des corps ont été extraits des décombres, et plusieurs victimes succombent encore à leurs blessures après des attaques antérieures.
Pendant ce temps, un rapport alarmant de la Lancet, mené en collaboration avec l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), révèle que près de 55 000 enfants âgés de moins de six ans à Gaza sont en situation de malnutrition aiguë, dont environ 12 800 dans un état critique. Cette crise nutritionnelle est aggravée par les restrictions à l’entrée de l’aide humanitaire, les blocus successifs, la destruction d’infrastructures agricoles et la pression constante du conflit sur les services de santé.
L’Organisation des Nations Unies, anticipant le déclenchement du cesse‑le‑feu, a déjà mobilisé des stocks de secours : plus de 170 000 tonnes de nourriture, médicaments, et biens de première nécessité sont prêtes à être acheminées, en attendant le feu vert des autorités israéliennes pour les convois. L’intention est de faire circuler 500 à 600 camions par jour dans Gaza, pour couvrir les besoins essentiels et alléger l’accès médical, l’approvisionnement en eau, l’abris et les services sanitaires.
Sur le plan politique, le chef du Hamas, Khalil Al‑Hayya, a déclaré que la guerre à Gaza était terminée, affirmant sa confiance dans le cesse‑le‑feu orchestré par les médiateurs selon le plan proposé par Donald Trump. De son côté, le Hamas a confirmé l’application intégrale de l’accord de cesse‑le‑feu et l’échange de prisonniers hôtes dans les 72 heures suivant son entrée en vigueur.
Cet apaisement naissant intervient alors que, depuis le 7 octobre 2025, Gaza entre officiellement dans sa troisième année de guerre, en pleine crise humanitaire, infrastructures largement détruites, déplacements de population massifs et absence de perspective politique claire.
Cependant, la route reste semée d’obstacles. Le cesse‑le‑feu est fragile, de nombreuses zones sont toujours soumises à des bombardements, et l’accès sécurisé pour le passage de l’aide humanitaire est loin d’être garanti. Le défi pour les Nations Unies et les agences humanitaires est immense : parvenir à rétablir rapidement les services de santé, l’eau, l’assainissement et la redistribution des vivres tout en prévenant un retour brutal aux hostilités.